Pace, salute è libertà!




L'année qui vient de s'achever aura vu se poursuivre la démarche de rapprochement entreprise à l'Assemblée de Corse. Une forte majorité d'élus est désormais réunie autour d'un projet de réforme relevant, qu'on l'appelle ainsi ou autrement, d'un processus de construction nationale: officialité de notre langue, protection de notre patrimoine foncier à travers un statut de résident, PADDUC orienté vers un développement identitaire tournant le dos à la spéculation et privilégiant les mesures d'ordre social, Agenda 21, réforme de la fiscalité, nouvelle architecture institutionnelle, demande de révision constitutionnelle pour rendre possible la réforme... Cette avancée vers davantage de souveraineté est à présent à l'ordre du jour des discussions avec Paris, mais force est de constater que les revendications nationalistes de toujours sont désormais celles d'une majorité massive d'élus insulaires. Les initiatives prises par Corsica Libera dès 2010 et le dialogue engagé avec des responsables non nationalistes ont donc commencé à porter leurs fruits. Dans les mois qui viennent, nous poursuivrons nos efforts dans le même sens, celui d'un compromis politique, tout en rappelant que notre objectif à terme demeure l'indépendance nationale.

En juin dernier, prenant en compte ce rapprochement des élus corses, le FLNC a annoncé une décision historique de nature à renforcer cette cohésion. Une telle décision était envisagée depuis un an et demi, comme l'annonçait fin 2012 un communiqué de l'organisation clandestine. Elle a donc été largement mûrie. Chacun doit se convaincre de sa force et de sa portée. Il y quelques jours, lors d'un débat radiodiffusé entre journalistes, ces derniers s'étonnaient de l'écho trop mesuré qu'ils avaient eux-mêmes donné à cette annonce, au regard de son importance... La raison en est simple: l'événement ne relevait pas de l'ordre de l'actualité, qui constitue leur terrain de prédilection, mais de l'ordre de l'histoire. Ses conséquences ne peuvent même pas être mesurées aujourd'hui avec exactitude.

Voilà les conditions dans lesquelles se présente cette nouvelle année. L'espoir d'un règlement de la question corse ne pourra se concrétiser que si notre peuple est capable de créer le rapport de force politique nécessaire avec Paris, afin d'imposer la prise en compte de la volonté démocratiquement exprimée par son Assemblée. Déjà, notre jeunesse a lancé des initiatives en ce sens.

Enfin, il nous faut évoquer la situation de nos prisonniers et de nos recherchés. Cette année encore, les uns et les autres auront passé cette période de fête éloignés de leurs famille. Nous rappelons une fois de plus qu'aucune solution politique ne pourra être trouvée sans que soit réglée leur situation.

À tutti, auguremu a pace, a salute, è a libertà.

(Publié dans Corse-Matin du 6 janvier)

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