Pace, salute è vuluntà (traduction en français)
L’année 2014 est arrivée. Chacun se demande ce qu’elle apportera, et présente ses vœux de paix et de santé, comme si l’on ne pouvait faire davantage : souhaiter et attendre… Bien sûr, il y a des choses sur lesquelles nous avons peu de prise, comme la santé. Mais pour le reste, les souhaits ne suffisent pas. Nous sommes des êtres humains. Nous sommes donc responsables de notre sort, et du sort des autres également. Le monde comme il va vous déplait? Heureusement! Que comptez-vous faire pour contribuer à le changer ? Il ne suffit pas de dénoncer l’injustice si l’on ne fait rien pour la justice. Vous dites que la politique vous écœure ? Quelle ineptie ! Vous pouvez être écœuré par certains politiciens, cela se conçoit. Mais la politique, qui règle la vie commune des êtres humains ? Vous ne faites pas de politique ? Vous ne voulez même pas en entendre parler ? Pire, de désespoir, vous êtes prêt à suivre ceux qui vous proposent pour seul projet la haine de l’autre, et qui montrent du doigt le malheureux tentant de gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille ? Quel piège grossier ! Pendant que d’autres s’apprêtent à vous jeter hors de chez vous par la force de l’argent… Réveillez-vous ! Et faites de la politique, engagez-vous d’une façon ou d’une autre : «quale ella sia a manera ». Mais toujours en conservant votre propre jugement !
Je m’adresserai plus particulièrement aux nationaux. Qu’attendons-nous pour faire vivre la nation ? Depuis quelques mois, nous savons que les idées nationales ont imprégné toute la société corse. Elles touchent à présent même ceux qui disent ne pas partager nos choix politiques ! Les derniers votes de l’Assemblée de Corse le montrent à suffisance. Il faut prendre la mesure de ce qui a changé avec ces votes. L’Assemblée de Corse ne peut faire la loi? Qui donc dit cela? Paris? Ah, il y a la constitution française, protégée par son conseil de politiciens à la retraite ? Quelle légitimité peuvent avoir pour nous une constitution étrangère et un ramassis d’ennemis de la Corse ? Il me semble que le seul droit qui s’impose à nous soit celui fait par les Corses. L’autre n’a aucun autre fondement que la force, et l’annexion de 1769. Mais cela, c’est une question de fait et non de droit. D’un côté, il y a une nation de droit naturel et de l’autre la “raison du plus fort” du XVIIIe siècle. Alors, laissons braire ceux qui n’ont à la bouche que les articles de lois françaises… Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas chercher à traiter la question de nos relations avec la France. Il y a actuellement des discussions pour cela et, à un moment donné, ce seront les rapports de forces politiques qui feront la différence… Mais le plus important pour l’heure est de considérer que nos propres décisions ont, déjà, force de loi.
Or, ce que l’on peut dire en ce début d’année 2014, c’est que les représentants légitimes de l’île ont rendu la langue corse officielle sur le territoire corse. Par ailleurs, 46 élus sur 51 l’ont affirmé par leur vote : la constitution française, dans sa rédaction actuelle, est contraire aux intérêts de la Corse. Par conséquent, cette constitution, nous ne pouvons la reconnaître. La conséquence logique de ces constats évidents est donc celle-ci : le devoir de chaque Corse est de mettre en œuvre chaque jour les décisions des institutions corses et, autant que faire se peut, de s’opposer à l’application des lois françaises contraires à nos intérêts collectifs. Cela vaut pour tous nos compatriotes mais surtout pour ceux qui détiennent des responsabilités politiques et administratives.
Ce que je viens d’écrire ne pouvait l’être de la même façon l’an dernier, avant que ne soient prises ces décisions officielles des institutions corses. Ainsi, si nous le voulons, 2014 sera la première année de notre liberté reconquise.
Cela étant dit, j’enverrai un salut fraternel à nos prisonniers et à leurs familles. Puis, à toutes et à tous, avec foi et affection, j’adresserai mes vœux de paix, de santé, d’amour, mais aussi de discernement et de… volonté !