Christiane Taubira, la fillette et la France
Je connais peu Christiane Taubira. Je l’ai rencontrée une seule fois, il y a quelques mois. J’ai conservé de cet entretien la première image rencontrant mon regard : un sourire qui, avant le verbe, annonce l’intelligence. Elle m’aurait inspiré la plus vive sympathie si elle n’avait été en même temps la ministre française de la justice, détenant à ce titre les clefs des cellules de mes amis.
Cela dit – et ce n’est pas rien –, venons en au fait. Comment ne pas être consterné, révolté, à la vue de cette fillette répétant la sinistre leçon apprise de ses parents. Une fillette manipulée ? Le mot exact serait plutôt « dressée », à la manière – pour le coup – d’un jeune animal. Dressée, et non éduquée, selon les règles universelles de la civilisation. Cette fillette est à plaindre.
Je n’évoquerai pas ici le torchon qui a cru bon d’ironiser sur cette infamie. Il renoue finalement avec une tradition éditoriale bien française, très répandue dans l’entre-deux-guerres, même si elle n’est évidemment pas, aujourd’hui comme hier, représentative de l’ensemble de la presse hexagonale.
Christiane Taubira, qui fut indépendantiste guyanaise, doit aujourd’hui mesurer l’erreur qu’elle a commise en croyant que la France, en ce début de XXIe siècle, était définitivement celle de Victor Schœlcher. Celle qui porta au Panthéon son compatriote Félix Eboué. Mais voilà, la France est à nouveau – en partie, mais chaque jour davantage –, celle de Maurras et de Rebatet.
C’est aussi la raison pour laquelle, quoi qu’en pense à cette heure Christiane Taubira, il est plus que temps, pour son peuple comme pour le nôtre, de larguer les amarres.