Qu’est-ce que la "laïcité corse" ?
Nous nous pencherons ici sur ce dernier point : est-il
légitime ou non de parler d’une « laïcité corse » ?
Il est peu contestable que les peuples répondent
différemment, en fonction de leur histoire propre, aux grandes problématiques
inhérentes à la vie en société : la forme du régime politique, le système
éducatif, les affaires extérieures ou encore – ce qui nous intéresse plus
particulièrement dans le cadre de ce colloque – le rapport aux religions. On ne
peut aborder ce dernier domaine sans évoquer les différentes formes de laïcité
existantes, lesquelles doivent beaucoup aux débats qui marquèrent l’âge des Lumières.
Or les Lumières ne furent pas toutes identiques, même si les auteurs
emblématiques des différents pays étaient alors en relation. Il a été observé
par exemple que les Lumières italiennes furent moins antireligieuses que les
françaises.
Lumières et laïcité, en Italie et en France
Évoquant l’Italie, l’historien Paul Hazard, professeur à la
Sorbonne et au Collège de France, observait :
« On voit chez elle peu d’esprits absolus, et on y
chercherait en vain l’équivalent du baron d’Holbach, elle n’éprouve pas le
besoin d’abolir sa religion ancestrale, soit à cause d’un scepticisme modéré
qui la protège contre les excès, fût-ce celui de l’incroyance, soit parce
qu’elle se contente de remédier aux abus de l’administration ecclésiastique,
sans la confondre avec l’essence de la foi »[2].
Aussi, la laïcité italienne se limite-t-elle aujourd’hui
encore à la séparation entre l’ordre politique et l’ordre ecclésial, ainsi qu’à
assurer la liberté de conscience et de culte, sans volonté d’éjecter le fait
religieux de la société. Si, dans une décision du 12 avril 1989, la Cour
constitutionnelle italienne a formellement reconnu le principe de laïcité, le
Conseil d’État a refusé de faire retirer les crucifix des salles de classe, et le
18 mars 2011 la Cour européenne des droits de l’homme lui a donné raison[3].
Mais la justice italienne est allée plus loin :
Le Conseil juge
aussi qu’en Italie la croix est considérée comme apte à véhiculer les valeurs
constitutionnelles de la tolérance : le respect mutuel, la dignité
humaine, la liberté personnelle, l’autonomie de la conscience morale de
l’autorité, la solidarité et le rejet de toutes les formes de discrimination,
d’une façon symbolique qui est aussi adéquate du point de vue laïque. De ce
point de vue, la croix n’est pas seulement un objet religieux, mais un objet
« républicain » ![4]
La laïcité française, en
revanche, trouve son origine dans des Lumières dominées par un fort
anticléricalisme. Aujourd’hui, ses défenseurs la présentent volontiers comme
une « laïcité de combat ». Les chercheurs américains Will McCants et
Chris Meserole, de la Brookings Institution, la qualifient pour leur part de
« laïcité virulente », estimant même qu’elle a pour conséquence
paradoxale de favoriser le développement du djihadisme[5].
Comme on le voit, le modèle français ne fait pas l’unanimité. Il est d’ailleurs
parfois contesté en France même. Nous y reviendrons.
Et
la Corse dans tout cela ? Au moment des Lumières, elle était dans le monde
culturel italien. Passée sous domination française au cours de la seconde
moitié du XVIIIe siècle, le droit français s’y applique depuis. Mais, dans les
faits, les pratiques sont souvent différentes de celles prescrites par la forme
de laïcité présente dans l’hexagone.
Les
révolutions de Corse au temps de « l’Illuminismo » italien
En 1729 débutait un soulèvement corse contre
Gênes, la puissance dominante de l’époque. Le conflit se déroulant au sein du
monde catholique, son enjeu était purement séculier. Pourtant, le débat
théologique n’en était pas absent. En effet, l’Europe était alors encore
largement soumise à la théorie du droit divin : se révolter contre le
prince équivalait à se rebeller contre Dieu, même dans les cas où, comme en
l’espèce, le prince se trouvait être une république. Les
Corses, pour justifier leur insurrection contre Gênes, durent faire appel aux
notions théorisées par Thomas d’Aquin et sa postérité – notamment Francisco
Suárez –, accusant les Génois d’être « tyrans d’usurpation » mais
aussi et surtout « tyrans d’exercice »[6].
Toutefois, et il s’agit ici d’un point essentiel, les théologiens corses réunis
en consulte à Orezza en mars 1731 prolongeront – ou plutôt transformeront – la
doctrine thomiste, pour ouvrir une voie nouvelle, résolument moderne.
Jusqu’alors, l’exception tyrannique justifiant la révolte contre un prince
devenu tyran d’exercice se fondait toujours sur des considérations religieuses.
Ici, au contraire, les arguments des théologiens concerneront le comportement
séculier de la Sérénissime République de Gênes (politique judiciaire, fiscale, éducative,
etc.). Pour la première fois dans l’histoire, les griefs invoqués sont laïcs.
Comme l’écrivent Evelyne Luciani et Dominique Taddei, cet argumentaire constitue
« la première esquisse du droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes »[7].
Formellement,
l’argumentation des insurgés corses est présentée comme théologique. En
réalité, elle relève d’une philosophie politique nouvelle, profondément laïque.
Sur le plan de l’histoire des idées, il s’agit là d’un aspect important de la
contribution corse. Mais conformément à l’esprit des Lumières italiennes –
beaucoup moins anticléricales que les françaises – cette avancée vers la
laïcité se faisait sans volonté de rupture radicale avec la religion des
Corses. Au reste, Paoli n’avait-il pas demandé au pape l’envoi d’un visiteur
apostolique, et réaffirmé avec force l’attachement de la nation à l’Église ?
« …nostra
santa madre, la cattolica romana Chiesa, nel grembo della quale noi ci
preggiamo di vivere. » (…notre sainte Mère, l’Eglise
catholique romaine, dans le giron de laquelle nous avons l’honneur de vivre.)[8]
Cette laïcité paolienne
n’admettait pas d’empiètement de l’Église sur les affaires du gouvernement mais
se limitait à veiller à cette séparation entre ordre politique et ordre ecclésial.
Par ailleurs, la tolérance religieuse était de mise. Paoli invita des Juifs à
venir s’installer en Corse et leur reconnut officiellement le droit de vote
(voir la fameuse affaire dite du « juif de l’Île Rousse »[9]).
Cela paraît tout naturel de nos jours, mais nous étions alors au cœur du XVIIIe
siècle… Quelques années plus tard, Napoléon s’inspirera de cette politique en
œuvrant à l’intégration des Juifs dans l’État français. D’ailleurs, sur un plan
plus général, la politique religieuse de l’empereur devait beaucoup à celle de
Paoli. Son caractère apaisé et équilibré rompait avec celle des
révolutionnaires français : les vieux conventionnels vécurent le Concordat
comme une véritable abjuration[10].
Philosémite, Paoli respectait
également les musulmans et hébergeait les corsaires tunisiens lorsqu’ils
connaissaient des avaries sur les côtes de Corse. Il entretenait des relations
cordiales avec le bey de Tunis. Ces relations étaient fondées sur un respect
réciproque. Si la laïcité corse fut une laïcité sereine, c’est que, comme nous
le rappelions précédemment, l’île baignait à l’époque dans les Lumières
italiennes. Le maître napolitain de l’Illuminismo Antonio Genovesi, dont
Paoli fut le disciple, enseignait la séparation du politique et du religieux,
mais sans tomber dans l’anticléricalisme violent qui caractérisait les penseurs
– et bientôt les révolutionnaires – français. Plus tard, cette différence de
sensibilité ne sera pas pour rien dans la rupture de 1793 entre la Corse de
Paoli et la Convention.
Politique
et religion sous la domination française
En
1769, l’issue de la bataille de Ponte Novu mettait fin à l’État paolien et à
l’indépendance de l’île. Vingt ans plus tard, la Révolution française charriait
une idéologie et des pratiques anti-religieuses éloignées des aspirations
corses. Pasquale Paoli,
rentré après son premier exil et cumulant d’éminentes responsabilités civiles
et militaires, dut peser de tout son poids pour apaiser la réaction générée par
l’installation du clergé constitutionnel. En outre, ce dernier se garda de
poursuivre les prêtres réfractaires[11].
En 1793, les relations entre Paoli et la Convention se dégradèrent
considérablement ce qui ouvrit la voie à l’expérience anglaise. Même s’il est
hasardeux de verser dans l’histoire contrefactuelle, on peut penser que de
graves événements auraient pu se produire si nous n’avions connu cette
parenthèse du royaume anglo-corse entre 1794 et 1796, soit au moment où se
déroulait la guerre de Vendée. Après cette courte période, ces persécutions antireligieuses,
qui n’avaient pas disparu, donnèrent lieu à des révoltes (notamment, en 1797,
la conjuration de Stilettu, et en 1798 la révolte de A Crucetta). Bien plus tard, la mise en œuvre de la loi de 1905 provoqua
des troubles, notamment à l’occasion des Inventaires. Ainsi, dans le canton de
Soccia, « le percepteur chargé de l’inventaire des églises (…) a dû battre
en retraite partout. »[12]. Cette loi généra une amertume durable dans
certains esprits. Cette rancœur conduira même, dans l’entre-deux-guerres, certains
Corses à l’irrédentisme, même si ces comportements demeurèrent peu nombreux[13].
Autre
élément révélant une continuité, et même une remarquable fidélité des Corses à
leurs conceptions et à leurs valeurs en la matière : au moment de l’Occupation,
les Juifs furent protégés, ce qui conduisit il y a quelques années Serge
Klarsfeld à qualifier devant l’Assemblée territoriale notre pays d’« île
des justes »[14].
On ne peut manquer de rapprocher ce fait historique de l’attitude de Paoli en
son temps.
La laïcité corse de
nos jours
Les éléments que nous venons d’exposer n’ont
pas seulement une valeur historique, ils déterminent les différentes
conceptions actuellement présentes de la laïcité, en France, en Italie et en
Corse. Une question d’une crépitante actualité, notamment dans l’hexagone.
La situation actuelle dans l’île est le produit
de cette histoire et de cette sensibilité particulière à l’égard de la religion,
même si les évolutions historiques pèsent également de tout leur poids. Depuis
les années 1960, plusieurs dizaines de milliers de travailleurs maghrébins sont
arrivés en Corse. Ils vivent avec nous en bonne intelligence. Nombre d’entre
eux pratiquent l’islam, sans que cela n’ait jamais engendré le moindre
problème. Les plats de substitution dans les cantines scolaires ont
généralement été servis sans donner lieu à discussion, encore moins à
polémique. La laïcité corse a toujours été une laïcité tranquille. Toutefois, ces
dernières années, on a vu apparaître de nouvelles pratiques relevant d’un
intégrisme conquérant. La Corse ne saurait échapper à un phénomène que l’on
constate partout ailleurs. À Ajaccio notamment, les syndicats d’enseignants
nous ont – dans leur diversité – alertés sur les incidents qui se multiplient
ces dernières années du fait d’une interprétation de plus en plus rigoriste de
l’islam, sous l’influence de courants fondamentalistes en développement[15].
La façon de se vêtir est souvent au centre de pressions exercées à l’encontre
de mères de famille. Il est désormais impossible de considérer ce phénomène
comme anecdotique. Il est parfois source de tensions, même si ces dernières ne
sont pas comparables à celles que l’on observe parfois de l’autre côté de la
mer. Ces évolutions inquiétantes, si elles n’étaient pas contenues dans
l’avenir, seraient de nature à compromettre les équilibres propres à la société
corse en matière religieuse. Si nous n’en sommes pas là pour l’heure, les
responsables politiques s’en inquiètent légitimement[16].
Sur le plan
juridique, la laïcité française s’impose dans l’île comme dans l’hexagone (à
l’exception de l’Alsace-Moselle qui connaît un statut extrêmement dérogatoire,
même si l’on en parle peu). Toutefois, en Corse, la pratique à cet égard
s’écarte souvent des textes de loi. D’aucuns virent, on peut les comprendre,
une entorse à la laïcité républicaine française lorsqu’en septembre 2023 les
élus de toutes tendances se retrouvèrent à Rome pour accompagner l’évêque de
Corse devant être créé cardinal. Plus éloigné encore de la laïcité à la
française est le rituel auquel nous assistons tous les ans, lorsque le maire
d’Ajaccio et les autres élus municipaux renouvellent, au titre de leurs
fonctions, les vœux prononcés par leurs lointains prédécesseurs du XVIIe siècle
confiant la protection de la ville à Notre Dame de la Miséricorde !
Que l’on soit
favorable ou non à son maintien, l’existence d’une laïcité apaisée, spécifique
à la Corse, est un fait. Elle se situe aujourd’hui quelque part entre la
laïcité à la française et la laicità à l’italienne.
L’expérience
corse
En matière de religion et de
laïcité, il existe en Europe divers modèles qui se sont constitués dans la
longue durée. La France a le sien, très spécifique, dont nous évoquions
précédemment l’origine et l’évolution. Dans une certaine mesure, il a, en Corse
même, imprégné les esprits. Au point que de nombreux insulaires observent avec
étonnement la situation existant dans l’univers italien auquel l’île a si
longtemps participé, notamment la présence de crucifix dans les salles de
classe ou les tribunaux. Un tel exemple montre simplement l’influence de la
laïcité française dans l’île, qui nous ferait presque considérer comme exotique
celle d’un pays voisin auquel nous sommes historiquement et culturellement
liés. Pourtant, sous cette couche superficielle de laïcité française, il existe
des couches culturelles dont la profondeur est insondable et qui affleurent
encore souvent de nos jours. En témoignent certaines pratiques comme la
participation de l’ensemble des élus, au titre de leurs fonctions, à toutes les
manifestations importantes organisées par l’Église de Corse.
Depuis son ordination en 2021,
Monseigneur François Bustillo, évêque de l’île récemment créé cardinal, a
parfaitement compris cette spécificité de notre société :
Vous avez une laïcité qui peut
sombrer dans l’idéologie sectaire et une laïcité apaisée, comme chez nous en
Corse. Je n’ai pas à dire aux élus ce qu’ils doivent faire mais nous avons une
vie cordiale, humaine. Sur le Continent, il y a beaucoup de violence
idéologique[17].
Tout est dit. Dans l’hexagone
même, des voix s’élèvent pour dénoncer un modèle rigide, peu adapté aux enjeux
spirituels d’aujourd’hui. Dans son livre Ce
pays des hommes sans Dieu, Jean-Marie Rouart s’en inquiète :
Nous avons pris l’habitude en France
de nier l’existence du fait religieux, de le regarder d’un œil tantôt
indifférent, tantôt suspicieux comme le vestige d’une arriération sinon
mentale, du moins philosophique. Beaucoup acceptent de coexister avec les
religions, sans pour autant faire l’effort de les comprendre ni même tenter de
mesurer leur importance[18].
Peut-être que de ce point de
vue, la Corse serait susceptible de montrer un chemin. Celui d’une laïcité
conciliée avec une spiritualité reconnue et partagée. Mais également une
spiritualité ouverte. En effet, il existe un autre écueil :
l’instrumentalisation de la religion afin de conjurer la peur de l’autre. C’est
à une telle instrumentalisation que se livrent les « athées dévots »,
pour reprendre les mots du philosophe et historien Giacomo Costa[19],
prétendus défenseurs d’un Occident selon eux en danger. De nos jours, en Corse
comme ailleurs en Europe, certains se redécouvrent chrétiens par pure
opposition aux musulmans. D’une ostentation souvent suspecte, ils tiennent des
propos peu en accord avec la Croix qu’ils arborent volontiers. Sur l’étranger,
le migrant notamment, on peine à reconnaître les prescriptions de l’Évangile.
En revanche, la Corse – dont la christianisation fut précoce et demeure
profonde –, se révèle fidèle à elle-même lorsqu’elle est la seule à proposer
d’accueillir un navire en danger[20].
Pasquale Paoli le faisait déjà au XVIIIe siècle…
[1] « Vous êtes
cardinal, membre de la Curie, donc du gouvernement du Vatican État souverain.
Vous intervenez de plus en plus dans le débat politique d’un autre État
souverain : ainsi votre préconisation d’une forme de “laïcité corse” dans
le sillage de Monsieur Talamoni ». (« Lettre de Ange Rovere à
Monseigneur Bustillo », 3 avril 2024, Terre Corse, https://terrecorse.tumblr.com. Ayant été nommément
cité, je m’étais alors permis de livrer publiquement une contribution au débat sur
ce point. Cet article s’inscrit dans le même esprit, exempt de toute volonté
polémique.
[2] Paul Hazard, La pensée européenne au
XVIIIe siècle, 2019, Librorium Editions (1946 Boivin et Cie), p. 494.
[3] Grande chambre, Lautsi et autres c.
Italie (Requête n° 30814/06).
[4] Giacomo Costa,
EHESS, « La laïcité à l’italienne », Revue Projet, Religions,
une affaire publique ?, 2014/5, N°342, pp. 40-44.
[5] Voir notamment :
Benjamin Wallace-Wells, « What can the U.S. learn from radicalization in
the french-speaking world? », The New Yorker, 18 mai 2016,
https://www.newyorker.com
[6] Le tyran d’usurpation est celui
qui s’empare du pouvoir sans légitimité ; le tyran d’exercice est
un prince légitime qui se transforme en tyran par son comportement.
[7] Evelyne Luciani, Louis Belgodere,
Dominique Taddei, Trois prêtres balanins au cœur de la Révolution corse,
Piazzola, Ajaccio, 2006, p. 73.
[8] Lettre au pape (Oletta, le 12 juin 1759).
Pascal Paoli, Correspondance, Edition établie par Antoine-Marie Graziani et Carlo Bitossi, Editions Alain
Piazzola, Ajaccio, à partir de 2003 (publication en cours), traduction d’A.-M.
Graziani, volume III, p. 138 sqq.
[9] Jean-Guy Talamoni, « Pasquale Paoli
et le “juif de l’Île-Rousse” », revue Robba, mai 2024, https://www.rivistarobba.com/Pasquale-Paoli-et-le-juif-de-l-Ile-Rousse_a375.html
[10] Norvins (Histoire de Napoléon), cité par Patrice Gueniffey, Bonaparte, Gallimard, 2013, p. 648.
[11] Voir notamment : J.-M.-P. Mac Erlean, « Le Royaume
anglo-corse (1794-1796). Contre-révolution ou continuité ? », Annales
historiques de la Révolution française, n°260, 1985, Questions d'histoire
de la Corse (fin XVIIIe siècle - Révolution française), pp. 215-235. L’auteur
fait observer qu’hormis cette problématique religieuse, la situation politique
née de la Révolution française était peu contestée dans l’île : « Il
n’y avait pas de parti nettement hostile à la Révolution française avant la
dénonciation de Paoli en avril 1793 » (Ibid., p. 229).
[12] Le
Petit Marseillais, 23 mars 1906.
[13] Voir notamment le
témoignage de la nièce de Bertino Poli, qui fut après la guerre condamné à mort
par contumace. (Jean-Guy Talamoni, Littérature et politique en Corse.
Imaginaire national, société et action publique, Albiana, Ajaccio, 2013, p. 435).
[14] « Serge Klarsfeld : “La Corse
est bien une île des Justes” », Corse-Matin,
4 juillet 2013,
https://www.corsematin.com/article/corse/serge-klarsfeld-la-corse-est-bien-une-ile-des-justes
[15] De nombreuses informations en ce sens
nous ont été transmises au cours de réunions organisées à l’Assemblée de Corse
au début de l’année 2016.
[16] Voir la résolution présentée
conjointement par le président du Conseil exécutif et celui de l’Assemblée, et
votée par cette dernière le 28 juillet 2016 à la quasi-unanimité. Elle exprimait
un refus de toute forme de racisme d’un côté et un rejet radical du salafisme
de l’autre. Cette position se distinguait nettement de celle de
l’Administration d’État qui persistait pour sa part à distinguer le salafisme
quiétiste, supposé acceptable, du salafisme révolutionnaire.
[17] Interview de Monseigneur Bustillo, Corse-Matin, le 24 décembre 2021.
[18] Editions Bouquins, Paris, 2021, p. 9
sq.
[19] Giacomo Costa, « La laïcité à
l’italienne », art. cit.
[20] Ce que nous fîmes en 2018 pour le bateau
Aquarius, surchargé et devant affronter des conditions météorologiques
difficiles.