Le scandale de Tchernobyl









La Cour d’appel de Paris a fait droit à la demande du Parquet (hiérarchiquement soumis à la chancellerie, faut-il le rappeler ?) visant à faire ordonner le non-lieu dans l’affaire de Tchernobyl. Il s’agit de l’épilogue d’un scandale sans précédent, épilogue digne d’une république bananière. Le non-lieu est prononcé, alors même que l’on demeure dans l’attente des résultats de deux démarches de nature scientifique visant à établir la vérité : d’une part l’expertise ordonnée par le juge d’instruction, et d’autre part l’enquête épidémiologique diligentée à l’initiative de l’Assemblée de Corse. On a décidé de passer en force et d’imposer une vérité judiciaire alors même que la vérité scientifique était à portée de main. Or, d’après les informations déjà acquises – à travers notamment un premier rapport divulgué il y a peu – cette vérité scientifique semble aller dans un sens diamétralement opposé à celui emprunté par la Cour d’appel de Paris ! Les truqueurs auront donc été protégés par les autorités politiques et judiciaires, comme ils l’avaient été – au plus haut niveau – par les autorités scientifiques. Souvenons-nous de cet article rédigé en 2003 par le professeur Pellerin – véritable plaidoyer pro domo le mettant purement et simplement hors de cause – et qu’il avait fait signer en ses lieu et place par trois autres scientifiques… À l’époque, cet article – qui constituait un faux manifeste – avait été publié sous l’égide de l’Académie des sciences ! Le pot aux roses avait été découvert à travers les écoutes ordonnées par le juge d’instruction, car tous ces braves gens étaient plutôt prolixes au téléphone…

En un mot comme en cent, ce qui vient de se passer constitue une véritable infamie : les victimes – corses ou non corses – le sont désormais doublement. Quant aux autorités françaises, qu’elles soient politiques, judiciaires ou scientifiques, on pourrait dire qu’elles sont déshonorées, si leur honneur ne relevait pas déjà de l’histoire ancienne.

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