FICCHITTINU ET LES SORCIERES, Paul Dalmas-Alfonsi





Sociologue et inlassable « mainteneur » de notre patrimoine culturel, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels un recueil de proverbes publié en 1984 chez Rivages et aujourd’hui ouvrage de référence, Paul Dalmas-Alfonsi vient de publier un conte.[1] Assorti de commentaires lumineux et érudits, ce court texte nous apprend beaucoup de choses sur nous-mêmes, mais pas seulement... Car on sait que le conte – plus encore que les autres genres de littérature orale – constitue un pont solide entre singulier et universel. Déjà, dans les années vingt, les travaux du formaliste russe Vladimir Propp sur les contes folkloriques avaient mis en évidence une saisissante constante dans l’imaginaire humain. Aussi, notre petit Ficchittinu est-il pleinement corse tout en vivant une situation proche de celles de jeunes héros allemands ou kabyles. Comme l’écrit l’auteur, l’analyse d’un tel récit « renvoie donc à la saisie d’un mouvement complexe où jouent, d’une part, une certaine “universalité“ du contenu (…) et par ailleurs les divers effets de “l’actualisation“ (les marques reconnaissables du groupe social où le récit est en fonction). »[2]

En quelques pages d’une grande clarté, le conte nous est présenté sous ses différents aspects. Au delà de sa nature de production esthétique, Paul Dalmas-Alfonsi nous révèle les enjeux pédagogiques et idéologiques attachés à sa transmission.

Jean-Guy Talamoni


Paul Dalmas-Alfonsi, Ficchittinu et les Sorcières, Cismonte è Pumonte – Matina Latina, Petricaghju d’Orezza, 2010.

[1] Paul Dalmas-Alfonsi travaille sur ce conte depuis de nombreuses années. Dès 1983, il l’a évoqué, mettant en évidence les implications anthropologiques des récits de sorcières, dans la revue Etudes Corses (« E streghe di u Castel d’Acqua », in Hommage à Fernand Ettori, vol. 2, n° 20-21, p. 91).

[2] P. 69.

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