BILINGUISME CONTRE ALZHEIMER*
À l’heure où la France consacre une grande partie de son budget santé au dépistage précoce et à la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, il semble intéressant de rappeler les résultats d’une étude réalisée en 2006 et 2007 au Canada par le département de psychologie de l’Université de York (Toronto, Ontario).
Sur 184 habitants de Toronto venus consulter pour des troubles cognitifs, 91 étaient monolingues et 93 bilingues. Dans le premier groupe les symptômes de la maladie d’Alzheimer étaient apparus en moyenne à l’âge de 71,4 ans. Dans le second, à 75,5 ans, soit 4 ans plus tard, ce qui équivaut à 4 ans de gagnés pour les bilingues.
Ces résultats, qui mettent en évidence un effet protecteur du bilinguisme sur l’apparition et l’évolution initiale des symptômes de la maladie d’Alzheimer, ont d’ailleurs suscité ce commentaire édifiant du neurologue Morris Freedman : « Aucun traitement pharmacologique n’a un effet aussi spectaculaire ».
Maîtriser parfaitement deux langues dès le plus jeune âge est un don que tous les Corses, sans exclusive, devraient pouvoir partager depuis longtemps. Mais voilà, certains en ont décidé autrement…
*Bialystoc E., Craik F., Freedman M. ; Bilingualism as a protection against the onset of symptoms of dementia ; Neuropsychologia – 2007 Jan 28 ; 45(2) ; 459-64