L’homme français pas assez sorti de l’Histoire ?




« Son jeu préféré demeure la liberté. Il croit même l’avoir inventée. Il s’est persuadé d’avoir écrit lui-même la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, oubliant qu’il l’avait lue dans une Déclaration d’indépendance que Franklin avait laissé traîner à Paris, ou même dans le vieux Covenant que des puritains anglais avaient proclamé en 1620. »

Considérations sur le peuple français émanant… d’Alain Peyrefitte (Le Mal français, Paris, Plon, 1976).

L’homme africain « pas assez entré dans l’Histoire »... La petite phrase de Nicolas Sarkozy n’en finit pas de provoquer des réactions, parfois quelque peu politiciennes comme celle de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.

Pour autant, il est vrai que le fameux discours de Dakar du chef de l’Etat français fut un étonnant tissu de poncifs et d’âneries.

Mais le pire serait de continuer à croire que les Africains et le reste du monde ont des leçons à recevoir de l’hexagone.

Les élites françaises seraient bien inspirées de réaliser que le XVIIIe siècle est déjà loin, et que présenter leur pays comme une autorité morale incontournable les fait considérer au mieux comme des plaisantins.

Entre l’époque des Lumières et aujourd’hui, il s’est passé un certain nombre de choses qui ne sont pas passées inaperçues : la colonisation et ses « bienfaits », le régime de Vichy, la torture en Algérie, les condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l’homme…

Sans compter que la paternité des Lumières elle-même leur est aujourd’hui sérieusement contestée, notamment par les auteurs anglais !

Il serait donc temps pour les responsables français de sortir de l’Histoire - et parfois même du mythe - pour regarder le monde tel qu’il est aujourd’hui.

Une façon d’en sortir par le haut serait de reconnaître clairement les fautes commises en Afrique, aux Antilles, en Corse...

Et d’en tirer les conséquences.



JGT

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