La Kanaky, la Guadeloupe et la Corse




En Kanaky, l’INSEE s’apprête à organiser un recensement comportant une question sur l’appartenance ethnique. Les indépendantistes s’en félicitent, estimant qu’il s’agit là d’un « outil essentiel pour mesurer le rattrapage des populations kanakes » (Cf. déclaration à l’AFP de Gérard Régnier, secrétaire général de l’Union Calédonienne). Il n’y a évidemment là rien de choquant, sauf pour les plus paranoïaques gardiens de la « République française une et indivisible », lesquels persistent à ne pas voir de différence entre un Kanak et un Berrichon, entre un Corse et un Périgourdin… Ces dinosaures - encore influents - avaient déjà été sérieusement perturbés par l’institution d’une citoyenneté calédonienne ayant des conséquences en matière d’accès à l’emploi et d’inscription sur les listes électorales.

Comme on le voit, même le droit public français peut s’adapter à la situation. (En attendant d’être remplacé par d’autres règles, dont l’application - en dehors de l’hexagone - seront bien plus légitime : celles du peuple concerné.)

À condition toutefois de créer les rapports de force adéquats. Il y quelques jours, la politique de l’emploi au bénéfice des autochtones a été reconnue par l’accord de Guadeloupe comme une revendication acceptable.

Quant à nous, il serait peut-être temps de nous faire entendre…

Jean-Guy Talamoni

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