Développement durable ?

                                                   



Le PADDUC, prévu par la loi française du 22 janvier 2002, affiche par son sigle même sa volonté de s’insérer dans le courant du développement durable : « Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse ». On sait que la notion de développement durable, traduction approximative - mais convenue - de l’anglais substainable development, a été présentée par le rapport de la Commission mondiale sur l’environnement, créée en 1983 par l’ONU et présidée à ses débuts par Gro Harlem Brundtland. Elle a ensuite été au centre des travaux des sommets de Rio (1992) puis de Johannesburg (2002). Le rapport Brundtland (1987) définit le développement durable comme celui « qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Force est de constater que, pour reprendre le mot de l’économiste Jacques Orsoni, la Corse est pour sa part dans une situation de « non développement durable » dont il convient de la sortir. Mais prétendre l’en tirer et l’engager dans un développement durable à travers les orientations exposées dans ce PADDUC relève de la plus pure escroquerie intellectuelle et politique.

Comment pourrait-on qualifier de durable une « stratégie » fondée sur l’économie résidentielle et consistant à mettre la terre corse à l’encan pour satisfaire des intérêts particuliers ?

Une démarche qui ruinerait irrémédiablement notre patrimoine naturel, ce qui est très exactement le contraire d’un développement durable ?

Un projet qui conduirait les Corses à transformer leur patrimoine en revenu, jusqu’au moment où ils n’auraient plus ni patrimoine ni revenu ?

Dès lors, la présence même du peuple corse sur la terre corse ne serait plus durable, mais très provisoire…


Jean-Guy Talamoni




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